Paris le 28 septembre 2022

Rencontre avec la Fondation Abbé Pierre

Faire ensemble dans une perspective de capacitation ?

Des pratiques? Une posture? Des principes d’action? Une démarche politique?

Certain·e·s la pratiquent au jour le jour, d’autres en ont juste entendu parler ou en font sans la nommer comme tel. D’autres encore se demandent de quoi il s’agit. Le terme « Capacitation » a commencé à apparaître au début des années 2000 et s’est immiscé dans différents milieux avec, entre autres, l’idée que « chacun·e d’entre nous a la capacité de contribuer à faire société si on accepte de revoir nos postures, de changer de regard et se mettre à l’écoute de tou·te·s sans préjugé et en déposant nos masque de « sachant·e·s » ».

Un processus en construction

Depuis son origine, la Fondation soutient des personnes agissant sur la transformation de leurs situations et leurs territoires. Dans la poursuite de cette dynamique, la Fondation met en œuvre progressivement l’approche de capacitation en son sein, et avec les personnes et collectifs qu’elle soutient au jour le jour. Pour cela, la Fondation veut s’appuyer sur toutes les expériences de groupes et qui vont dans cette perspective de Capacitation. C’est avec cette intention que le mercredi 28 septembre 2022, la Fondation a organisé une première journée d’échange qui a réuni des personnes de la Fondation et des collectifs soutenus par la Fondation.

Cette journée a permis avant tout de nous rencontrer et de faire connaissance, pour petit à petit identifier les différentes facettes que recouvre la capacitation. Avec l’intention de garder des traces de ce moment, de produire collectivement au cours de la journée et d’imaginer ensemble la suite de cette première journée.

Participants

  • Fondation Abbé Pierre
  • ALDA
  • asbl C-Prévu
  • CHO3
  • Terrain D’Entente
  • Parlons-en
  • UNIPOPIA
  • Le Refuge Des Oubliés
  • Diamants Des Cités
  • Luttopia
  • Résidence De Demain
  • Archipel Des Sans-Voix
  • L’Après-M
  • Le Carillon

Traces

Grenoble du 21 au 23 octobre 2021

Présentation des trois jours de rencontres:
21, 22 et 23 octobre 2021

Premier jour: On visite, on se rencontre, on se raconte.

La première matinée a permis de faire visiter deux lieux du quartier Saint-Bruno à Grenoble: le Centre Social autogéré « Le 38 » et, l’atelier du « P’tit Vélo Dans La Tête ». Une manière d’entrer dans le sujet des capacités d’organisation collective à travers deux thématiques très différentes: celle de l’accès au vélo, et celle de la vie d’un quartier populaire autour de l’occupation d’un lieu vacant et la création d’activités autogérées par les habitants. L’après-midi en plénière s’est centrée sur la présentation de chaque groupe. Ce tour des initiatives a permis à chacun de se raconter.

Deuxième jour: Quelles sont nos questions, quels sont nos sujets?

La deuxième journée, les discussions se sont orientées autour des questions, préoccupations ou sujets de recherche que chaque groupe aurait envie de poser sur « la table commune ».

Après une matinée de discussions en plénière, de petits ateliers se sont formés pour creuser certaines thématiques:

  • Comment peser sur le politique et l’institution
  • Comment réfléchir à la notion de travail
  • Que signifie la notion de territoire
  • Comment lutter contre la fatigue ou l’épuisement dans les collectifs lorsqu’on est soi-même en situation de précarité
La journée s’est conclue autour d’un dessin collectif de ce que pourrait être une Université Populaire, à partir des capacités et des savoirs que chacun pourrait y partager.

Troisième jour: Temps public, restitutions et suites

La dernière journée a permis de partager avec d’autres grenoblois les discussions lors du débat public « Parlons-en: précaires, chercheurs populaires ? ». Le débat s’appuyait sur « ce que nous savons faire »: les capacités, les compétences développées par les groupes dans les différentes villes. Une exposition a été mise en place à partir des dessins, photos, mots, affiches élaborés tout au long des journées précédentes pour alimenter le débat.

Participants

  • Parlons-en
  • Le Lîeu
  • Mon Chien Ma Vie
  • Madame Rue Tabaga
  • Un P’tit Vélo Dans La Tête
  • LUCSE
  • Le 38 – Centre Social Tchoukar
  • Droit Au Logement 38
  • Le Chantier
  • Musicalement (in)correct
  • Street Reporters
  • Comité D-Base
  • Poya
  • Les Voisins De Service
  • Résidence De Demain
  • Amélior
  • Terrain D’Entente
  • L’Après-M
  • L’Agence Du Squat
  • asbl C-Prévu

Traceurs et conteurs

Montrer et valoriser les échanges.

Il nous est apparu fondamental de produire des supports qui ne soient pas exclusivement écrits, et qui rendent compte en direct de la richesse de ces rencontres.

Nous avons eu recours à des vidéastes qui ont monté un film d’une heure.

Des capsules sons ont également été produites en vue d’être partagées et diffusées sous forme d’émissions de radio, avec Radio Grésivaudan

Benoit CAPPONI, photographe, a proposé sur 2 jours, un dispositif permettant aux participants de repartir avec leur portrait: au-delà des groupes, une manière de mettre en valeur les individus.

Cled’12, caricaturiste, a quant à lui suivi les trois journées et affiché, en direct, les dessins tirés des échanges, permettant d’introduire et d’alimenter chaque temps de travail.

Un « Carnet de voyage » des rencontres sous forme d’aquarelles a également été réalisé par Alice Raconte, qui saisissait les temps plus informels au sein du Lîeu.

Enfin, nous avons animé un atelier de production d’affiches avec « Et Pourquoi Pas », où chaque groupe pouvait se raconter et produire une affiche photographique illustrant son action.